Aujourd'hui, lundi 6 août 2007...

Aujourd'hui, 6ème jour en Catalogne.
Aujourd'hui, premier jour, seul, dans ce grand appartement, je n'aime pas toutes ces pièces, trop trop grand pour ma petite tête, et les murs en papier de cigarette, les terres inconnues, chaque bruit compte, et je n'entends que cela, des bruits, partout, tout le temps...
Aujourd'hui, l'infirmier hôtelier est reparti vers ses aînés à panser, laver, coucher ou lever, là, il m'a abandonné là, dans son antre. L'infirmier est bizarre, chaque jour un peu plus, le genre de mec qui fout la frousse, qui vous rappelle trop bien qui vous êtes, et donc, qui vous n'êtes pas.
Aujourd'hui, dans l'appartement trop grand, je n'ai que peu piétiné le carrelage blanc, je ne suis pas chez moi, non, je ne suis pas chez moi. Et l'infirmier est le type de mec à qui l'on voudrait renifler tous les caleçons, fouiller tous les placards, enfin, je ne sais pas quoi, résoudre l'énigme. Mais, je suis bien trop sage et savant pour cela.
Aujourd'hui, au pays Catalan, je continue à penser à elle qui est venue mourir là. Chaque jour je la vois, devrais-je marcher sur ses pas, retrouver la trace, elle me hante, je ne dis rien. Non, ma mère, puisqu'elle est bien le sujet de l'obsession, ma mère est morte, 6 ans maintenant, ici, ou à quelques pas de là. Mais dans les rues, peur, vraiment peur de croiser un détail, une ombre, un visage, peur...
Aujourd'hui, tout a commencé cette nuit, cauchemar, un homme me poursuivait en hurlant, je tairais son nom. Il ne me voulait pas que du bien, ou alors, j'ai certainement loupé des informations sur ses intentions, probable que je manque d'expérience.
Aujourd'hui, un ex, un si regretté beau mâle qui partagea si souvent d'infimes instants de mon existence, Jude Law, s'affiche dans les pages d'un vulgaire et ringard journal télévision pour catalans, avec sa nouvelle dulcinée, Cameron Diaz, il parait.
Aujourd'hui, je n'ai pas été à Narbonne, et j'ai loupé le train. Il rentre plus près de ce chez lui qui fut chez nous, et c'est bien ainsi, oui, c'est bien ainsi.
Aujourd'hui, il ne m'a pas été permis de finir ma sieste, une horreur pour qui sait combien cet instant m'est déjà si pénible à trouver ! Réveillé par un vocabulaire de putois et l'impression réelle d'un univers parallèle.
Aujourd'hui, je me dis que peut-être, j'aurais du me taper Sarko, ouai pourquoi pas, j'veux une vie avec plein de copains moi aussi, et puis bon, elle a pas l'air tout à fait malheureuse la Cécilia. La Bêtise, première dame de France, trop classe l'étiquette !
Aujourd'hui, il pleut, et ces larmes du bon Dieu me parlent plus que de coutume.
Aujourd'hui, tout allait bien, jusqu'à ce que ce vieux voisin ne m'engueule au sujet de mon chien. "Ceci est un jardin de loisirs et non pas un parc pour faire crotter votre chien. Et alors ? S'il me plait à loisirs moi de me rouler dans la merde de mon chien. Pas gentil du tout le monsieur, genre de celui du cauchemar, mais bon, suis resté calme et courtois, trop de courtoisie sans doute pour qu'il se mette à déhancher avec grossièreté, me traitant du coup de chochotte et de tapette. Suis-je si maniéré ? J'ai gardé la colère, n'ai demandé qu'un peu de respect, mais trop garder, bref, tremblements, début de crise, vite remonté dans l'appartement et se laisser convulsé tout seul sur le carrelage blanc.
Aujourd'hui, vous dire que le cher Cyclo a levé la patte pour la première fois, ça y est, il devient un homme mon namour ! Et je ne vous parle pas des couilles qui se colorent façon gros chien féroce, je l'aime ma petite bête.

Aujourd'hui, j'ai fait la cuisine sans la moindre inspiration. ça a un bel appartement, une belle voiture, de beaux caleçons, et même pas de four, que voulez-vous que je fasse moi... Ah oui, j'oubliais les 3 tortues, les connasses, je crois que ce sont elles qui font du bruit, ce bruit que je crois toujours être celui d'un intrus dans l'appartement trop grand. Il n'est guère que Germaine pour fermer sa gueule hormis engloutir un brugnion qui donnerait envie de vomir à un cochon.
Aujourd'hui, stéphane m'a encore écrit, je ne sais toujours pas quoi lui dire, que lui répondre, j'ai oublié de parler à tant de gens ainsi, des très proches, des moins proches.
Aujourd'hui, j'ai écouté et pleuré, Marianne Faithfull, je voudrais être beau, mince aussi, et je perds de mes couleurs chèrement gagnées sur la French Riviera. Je voudrais être un bon coup même si ça ne sert à rien. Je voudrais retravailler, je sais pas, proposer à qui voudra bien une vie d'égal à égal.
Aujourd'hui, je ne sais toujours pas, ou peut-être que si, je ne sais que trop bien...
Enfin voilà, c'est aujourd'hui quoi, pendant que Lustiger vole la vedette à Serrault, une autre France !, pendant  que j'attends le retour de Manaudou dans sa ville natale, la conne, elle a trop aimée, elle s'est fait virée (tiens, ça ne vous rappelle rien ?), pendant que l'on chuchote la libération d'Ingrid en Colombie, combien d'armes et d'avions seront vendues cette fois ?
Aujourd'hui est un bon jour, moyen  dirons-nous, mon horoscope le disait : Des pensées morbides... La suite ne regarde que moi !