A ce dernier nous

Publié le par La Betise

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Autant en informer tout le monde, enfin ceux désespérément suspendus à la lecture acharnée des pages infâmes de ce blog, l'article présent et à venir n'aura guère de sens et de valeur les concernant.
Je ne m'adresse qu'à toi, qu'à lui, le Croco de son état.
D'aucun me jugeront parfaitement impudique, égoïste, que sais-je encore. Notre folie à nous, lui et moi, celle qui fit que nous nous sommes rencontrés, celle qui fit que nous vécumes des belles réjouissances (sans précisions), était d'avoir partagé au delà de l'imaginable un tas de choses ici, aux yeux et au su de tous.
C'est ainsi que je viens vous conter là une page, probablement la dernière, de l'histoire que j'évoque déjà au passé. A ceux qui se demandaient le pourquoi du comment et à quel titre, voilà, je prends ma plume virtuelle, ma toile en feuille blanche et je vais faire là ce qui ne se fait pas. Mais l'usage des aveux de déclarations amoureuses vaut bien son pendant des aveux de rupture, si celles-ci supportent assez de beauté et de respect.

Cher toi donc, nous nous sommes dit des essentiels pas comme il le fallait, mais est-il une manière de dire tout cela... Nous nous sommes livrés les dernières incommodités, elles ne sont que les seules, toujours, à subsister en dernier recours, hélas. Et pourtant, je ne garde pas d'écoeurement face à tout cela, hormis l'inévitable tristesse, l'indéniable inconnu qui se dessine, et l'insoutenable pensée à te considérer, peut-être, malheureux. Je ne veux pas parler de culpabilité, tu sais, cette foutue reine, reine de mauvais principes qui aura foutu en l'air bien des égards, bien des regards, bien des instants à saisir tout simplement. La culpabilité est ce qu'elle est, gardons pour nous, seulement entre nous et les félicités des hiers déjà, les raisons qui font et feront que tout cela fut une histoire qui se finit ainsi. Tu connais les motifs, sans très bien les connaître, je me vautre dedans quant à moi depuis des semaines et des semaines. Il ne s'agit clairement pas de "nous", comme pourraient et voudraient le croire les mécréants qui viendront ici baver ou cracher, non, il s'agit bien de la culpabilité, des sacrifices qui n'auraient jamais du porter ce nom, et de l'état, mon état, qui ne se considère plus, ou beaucoup trop justement, cest du pareil au même. Je te fais là l'aveu de mon départ, et tu liras ici l'aveu de mon amour aussi.
Je t'aime, je t'aime encore, toujours, et pour longtemps je crois. Dégagez encore vous qui n'y verrez que le sombre discours cousu d'avance de tous les maris qui s'en vont un jour. Il sait que je l'aime et l'aimerait toujours, hein, tu le sais. Tu connais bien mes pendants, mes travers, ceux qui font que j'aime à jamais ceux qui sont entrés dans ma vie par la grande porte. Tu connais aussi mon peu de rancune, d'ailleurs, je n'en aurai certainement pas à en avoir, oh cela non, mon peu de respect pour moi-même (et donc ma grande et magistrale manière de ne songer qu'à ma gueule), alors tu sauras, mieux que quiquonque, combien je t'aime, comment je t'aime, et pour combien de temps encore. Un infini de nous qui n'appartient depuis ce premier jour qu'à nos deux regards, un infini qui, contrairement à ce que les rompus ou désolidarisés pensent, ne disparaît jamais vraiment.
Oui, certes, l'amour qui prend aujourd'hui forme change quelque peu d'armure, peut-être, qu'en sais-je de ce qu'il advient des hommes dont on voudrait, sous le simple aveu d'un "adieu" qu'ils ne s'aiment plus, qu'en sais-je de cet amour subsistant et lanscinant, je ne me pose pas la question, j'aime, et ce seul aveu est à établir aux infinies conjugaison.
Je n'ai pas dit adieu, c'est certainement là ma faute la plus lourde, ceux avant toi le diraient, je ne sais pas dire adieu. Je reste toujours, plus ou moins loin, plus ou moins discret, mais je demeure, fidèle, d'une autre fidélité, d'une autre véléité.
Croco, je sais que cette fois, les larmes ne sont pas celles de la feinte, je sais, et je n'aurai rien à te proposer de pansements ou d'assurance pour les réduire à silence de tes yeux que j'ai aimé si ouverts et rêveurs autrefois déjà. Non, je ne saurai pas. Cette missive de rupture n'en est pas une, non, il s'agit bien là d'une missive à ce "nous" qui s'évapore dans la plus tendre des promesses.
La promesse à me tenir est d'être heureux, tu le sais déjà. La promesse à donner est de poursuivre là où je te laisse, la promesse à combler est de ne pas râter l'ombre d'un instant, tel que tu l'idéalises et sais si bien le créer.
Saurons-nous si j'étais fait pour les idéaux, l'idéal du "couple", ou si tu manquais à la passion que je ne peux m'empêcher de vivre bien au delà des frontières où il est coutume de l'abandonner, je ne sais pas... S'il s'agit effectivement tant de passion que d'idéal, je ne rougirai pas, vois-tu, non jamais.
Je guérirai un jour, il le faudra, et alors que nous nous sommes toujours promis de ne jamais rien promettre, voilà que je vais te faire une promesse, une seule : celle de guérir, oui, de toutes mes forces et de toute ma rage, dans ses bras à lui, ou dans ses bras à lui encore, ou peut-être nulle part, juste dans le silence et l'oubli nécessaires à la compréhension. J'ai déjà beaucoup avancé, le sais-tu, j'avance chaque jour, et malheureusement est venu le jour où aller de l'avant ne pouvait plus se faire avec toi, puisque depuis trop longtemps "contre toi".
Je ne peux plus être redevable, je ne peux plus être simplement "malade", je ne peux plus être aimé, pas comme ainsi, pas comme cela, pas comme toi. Tu sais tout cela, dis le moi, tu sais tout cela.
Par delà les maux qui ne se disent pas me reste la formidable image d'une épopée sublime dont beaucoup nous envieront les ressorts longtemps et longtemps encore. Cette histoire là n'est pas celle de tout le monde, et si la formule est usagée, elle a le mérite de valoir bien d'avantage que la banalité des faits.
Je ne pleurerai pas.
Je ne dirais pas d'avantage.
Je sais que tu es là.
Je sais que je reviendrai bientôt, autrement.
Sois le Croco digne de ton état, sois le Croco qui prend soin de lui et des enfants de chaque songe, sois le Croco fidèle et digne, ce que tu ne sais pas être d'autre d'ailleurs. Sois le Croco que tu fus et reste pour moi, dans le quotidien partagé, dans les images à mélancoliser bientôt.
Je ne peux pas poursuivre plus en avant ce message à toi et de toi.
Je crois que tu sais tout ce qui suit.
Je t'avais dit, je le dis toujours, qu'il n'est pas raisonnable de dire "merci" en amour, il m'est étouffant, détestable, de dire à présent "pardon"
Oui, pardon.
A toi. Au revoir Croco...CROCO001.jpg

Publié dans De Lui

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un petit tour à Strasbourg ?en tout cas l'offre est valable pour tous les deux...séparés ou non...
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M
C'est votre histoire ,les hommes-amis et tout ceci me laisse triste et sans voix..
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C
je lis, je pleure.... La fin que nous écrivons tous les eux n'est pas celle que j'avais imaginée pour nous....Merci loulou pour ces moments offerts. Prens soin de toi.Je t'aime
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