July

Publié le par La Betise

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Bon allez, je me lance à mon tour...
Il y a quelques temps, j'ai commencé, tout bêtement à faire une série de portraits des gens qui occupent "une place" dans ma vie, des personnes qui comptent, des êtres qui sont là, tout près ou un peu plus lointains... En vérité, il en est tant dont je voudrais ici vous exposer le visage et les traits, sous mon regard de Bêtise pas toujours très objective !
Et puis voilà, nous sommes le 08 juin... Le 08 juin et, du coup, s'impose à moi un nouveau portrait, lequel est un flambeau que je passe à celle-là qui, les Gémeaux en force !, fête aujourd'hui ses 20 ans et quelques printemps aussi...
Il ne s'agit pourtant pas de quelqu'un qui m'est véritablement "proche" dans le sens où, effectivement, nous nous connaissons peu, nous nous sommes peu rencontrés, cotoyés, et n'avons pas tant discutés que cela finalement ! Et pourtant, cela paraîtra bien présomptueux de ma part, mais il semble que cette personne là, celle dont je veux vous causer sans grandiloquence mais avec le plus grand effet, est peut-être, probablement, une personne qui me ressemble beaucoup, énormément...
Voici July...
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Nous voilà face au portrait de July, mais qui est July me direz-vous ?
A vrai dire, je n'en sais fichtrement rien, je suis bien en peine de vous la conter, de vous la raconter, d'en faire l'éloge ou la critique pourquoi pas... Non, je ne sais que peu d'elle, et pourtant cette sensation d'en déceler tellement. Mon intuition, mes sensations ou inspirations me feront peut-être défaut, mais à la vérité, je parle ici d'une femme qui, justement, me parait très proche, très "à la source" de l'instinctif et de l'immédiateté justement !
July, comme on peut le comprendre à l'article précédent de mon croco, July est d'abord l'amie, la soeur, la confidente, le double, je ne sais pas trop, de l'homme qui partage ma vie. Elle n'a pas de lien direct avec moi si ce n'est ce rapport rare et intense qu'elle entretient avec mon namoureux...
A cet effet, l'on peut en premier lieu, et je me suis posé la question, j'ai réfléchi des heures aux contours de cette étrange amitié, si July et Baptiste n'ont pas réussi à tisser là où peu y parviennent une toile solide et extensible à l'infini de leur complicité partagée... Je ne sais pas, ces deux là ensemble, c'est cul et chemise, c'est Castor et Polux, la Belle et la Bête (ben ouai quoi, si on ôte le côté "love" du truc, mon nhomme a tout d'une Bête !)... Du coup, et je le dis sans honte ou gêne aucune, trouver sa place et la bonne position au sein de leur duo magistral n'est pas affaire aisée !
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A ma rencontre avec Baptiste, il ne parlait que d'une seule et unique amie : ELLE.
A nos débuts de conversation, il prévenait sans prévenir : "si tu es l'homme de ma vie, une et une seule le saura et me le dira : ELLE!" Je ne vous raconte pas la pression exercée à ce moment là et quand il fallut passer à l'étape officielle de la rencontre avec la dite ELLE ! Je n'en menais pas large et j'eus été bien en peine de balbutier la moindre parole sensée à cet instant là...
Ces petites anecdotes sous forme d'humour pour dire que d'abord, July, c'est la prestence et le charisme. Working girl en puissance ou mante religieuse acharnée (quoique son divin mari soit toujours en vie que je sache !), que sais-je encore, cette fille là, c'est à coup de maître l'incarnation même du MLF qui aurait réussi son pari militantiste. Et il n'est rien de péjoratif dans mon propos, juste de l'humour, et juste une façon de dire que j'ai rarement croisé de femme aussi femme et assurée, déterminée, libre surtout, oui voilà, libre...
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J'ai rencontré July et Pierre-Loïc, son musicien peintre de mari, en Bolivie, c'était en juin 2006.  Je débarquais là, moi et ma pauvre vie, moi et mon univers si lointain de celui que j'allais intégrer, moi, pièce rajoutée d'un puzzle déjà construit... Non, justement, je n'ai jamais été cela, on ne m'a jamais mis à ce rang, en cette position, j'étais David, ni l'amoureux du croco, ni l'amant occasionnel, ni l'étranger à découvrir, ni qui que ce soit d'autres, je n'étais que David, et tout ce qu'il transportait, balayait avec lui...
Je lui dois d'abord cela à July, être, juste être, tel qu'elle le démontre elle-même dans sa vie de tous les jours, tel qu'elle l'inspire. Tu n'es pas le regard de l'autre, mais tu es, toi, toi et ce que tu dois amener sur le plateau des rencontres, sur l'autel des partages. Alors j'ai été, tout en failles et disconvenues, tout en maladresses et pudeur aussi, en erreur et gaieté aussi. Je n'ai jamais été la pièce rajoutée au duo, au trio, j'étais naturellement entré dans leurs vies à eux trois, sans conditions ni ultimatum, j'étais. Et, je pourrai passer pour le type qui en fait de trop une fois encore, mais c'est ma vérité, ni exagérée, ni minimisée, je retiens d'abord cela de July...
Ensuite, et le temps aidant, nous eumes elle et moi, un rapport assez étrange. Je ne parle évidemment que de mon point de vue, pas du sien. Cette fille, cette femme, m'a toujours foutu la frousse. La prestence ? Lautorité faite femme ? Le sens de la détermination à tout prix ? Allez savoir, je n'en sais rien, mais j'aime la peur, tout du moins cet distance teintée de respect qui me lie à July.
July sera toujours la petite soeur de Baptiste. Je ne serai jamais ce qu'ils sont à eux deux, et je n'ai jamais voulu l'être. A ce point qu'ils partagent et sont libres, je dirai que je me trouve là dans un rôle plaisant et efficace, un spectateur acteur d'une belle amitié. Ce "statut" m'a, par là même, rapproché de Pierre-Loïc (qui aura son portrait en son temps !), et voilà, j'étais, au premier regard, premier sourire, premier mot, membre à part entière du puzzle, de la petite entité affective...
A quoi bon dire que July me ressemble donc, qu'est-ce qui ferait que je sois à ce point convaincu, avec toute la prétention que cela inspirera, que la belle me ressemble ?
Nos parcours sont différents, tous les chemins le sont, oui mais, de July, je crois que j'ai la même alliènation à l'enfance, les même leçons de vie, le même rapport à l'affectif, la tendresse ou les liens familiaux. Ce que nous en avons fait, ce que nous sommes devenus aujourd'hui adultes, est certes très opposé, elle est la force tranquille qui n'a pas oublié mais sait poursuivre sa route, je suis celui qui peine à se débarrasser encore de tout cela et qui a pris une mauvaise route de départ. Oui, je me suis fait l'idée que nos "bases" respectives étaient à bien des égards similaires, et force est de constater que de ce point commun, peuvent naitre deux personnes totalement différentes, qui ont tiré des leçons et des volontés bien distinctes.
Mais voilà, c'est avec des êtres comme July que je me sens en respect, puisqu'en crainte de ce qui m'est refleté de moi-même. Et puis l'intelligence aidant, elle est loin d'en manquer, la détermination criante, je ne peux que me référer à sa stature, ses compétences, son chemin de vie.
J'ai de l'admiration mais pas seulement, j'ai aussi et surtout de la considération pour July. Encore une fois, avec July, tout se résume à l'"être" plus qu'au superflu à couronner au dessus...
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Je vais terminer mon portrait, qui à sa relecture n'en ai pas vraiment un, par une ultime anecdote.
De july, j'ai une image, un regard, une larme aussi, je n'oublierai jamais cette scène là... Décembre 2006, allongé sur le quai d'une gare, le chaos venait de s'emparer de nous tous qui étions là, Marseille, veille de Noël, mon corps en demi mort, demi figé par un mal qui venait me prendre un souffle encore, pompiers, voyeurs, la foule et les bruits, le froid et les tremblements, ça y est, l'on m'emmenait désormais aux urgences, à l'hopital, et peut-être bien que j'allais mourir en cet instant là, oui, tout le monde le criait de ses yeux, et dans ma demi conscience, je n'avais que cet aboutissement en envergure. Pour le peu que je me souvienne, elle a pris ma main, pour le peu que je me rappelle, son regard était embué, pour le peu, elle m'a tant donné en cette seconde là.
Alors, voyez-vous, vous vous en contreficherez, mais j'ai compris depuis cet épisode de ma tragédie personnelle qui elle était, bien plus que tous les moments partagés avant, j'ai compris qu'elle ne serait probablement jamais mon ennemie, ni même d'ailleurs peut-être mon amie, mais voilà, elle était et elle me faisait, j'étais moi aussi, c'était là l'essentiel, le point de départ et d'arrivée de ce qui fut et sera entre elle et moi.
Bon anniversaire ma chère July, avec tout ce que tu peux imaginer de moi, la vérité en somme. Et promis, les cahiers reçus pour ce Noel de juin en Bolivie, ne resteront plus vides...
Ne serait-ce que parce que le vieux, très vieux, photographe de la place de Santa Cruz nous l'avait dit...
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La Bolivie n'est plus, c'est maintenant Hollywood, L.A., United States qui retient nos globe trotters au bout du monde et pour tous ceux que cela intéresse l'on peut suivre leurs aventures sur le lien suivant !
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Publié dans Dehors

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J
je reste sans voix...merci et au dela. pour lui pour moi pour nous.je retiens cul et chemise bien que castor et pollux soit pas mal non plus.
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